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- IBMIBM (International Business Machines Corporation)Multinationale américaine spécialisée dans la fabrication et dans la commercialisation de matériel de traitement de l’information.L’histoire d’IBM peut se diviser en quatre phases. La première va de 1911 à 1924; en 1911, trois firmes spécialisées dans les machines comptables et dans les appareils de mesure fusionnent sous le nom de Computing Tabulating Recording Company (CTR). La production de la nouvelle compagnie comprend des machines électrocomptables, des balances, du matériel d’horocontrôle. Parmi les membres du conseil d’administration figure Herman Hollerith. À l’actif de CTR: les brevets d’Hollerith. En 1914, Thomas J. Watson Sr. devient président de la CTR. Il élabore les trois principes de la doctrine de la compagnie qui, en 1924, prendra le nom d’IBM: assurer la satisfaction du personnel, fournir à la clientèle un service d’une très haute qualité, utiliser de façon optimale la compétence du personnel. La deuxième phase de développement se situe entre 1924 et 1944. C’est la période d’épreuve et de mise en œuvre de la doctrine Watson. Au cours des années 1930, le matériel électrocomptable se perfectionne (tabulatrices, trieuses, vérificatrices, etc.) et la production se diversifie (1935: première machine à écrire électrique IBM). La prospérité de la firme dans les années de la Grande Dépression frappe l’imagination. Une troisième phase débute en 1944. Le premier calculateur IBM à grande puissance voit le jour (Harvard, 1944). C’est une machine électromécanique. Le premier calculateur électronique date de 1948. En 1949 a lieu la création de l’IBM World Trade Corporation, filiale chargée de gérer les affaires d’IBM hors du territoire des États-Unis. En 1952, c’est l’annonce du premier ordinateur scientifique, l’IBM 701. Thomas J. Watson Jr. (fils du précédent) devient président d’IBM. De 1954 à 1971, date de son départ, le chiffre d’affaires de la multinationale est multiplié par dix et trois nouvelles générations d’ordinateurs sont lancées sur le marché: la deuxième génération, à transistors; la troisième, qui voit l’introduction des circuits; la quatrième enfin, qui recourt aux microprocesseurs.Jusqu’au début des années 1950, la structure d’IBM est fortement monolithique. Dès 1956, la nécessité d’une décentralisation s’impose. En 1957, la compagnie se compose de douze divisions, formant l’IBM Corp., et de deux filiales fonctionnellement indépendantes mais financièrement liées à l’IBM Corp. Une direction générale, assistée de cinq comités spécialisés, coiffe le tout. L’IBM Corp., dont le domaine d’activité se situe exclusivement aux États-Unis, emploie alors 146 000 personnes et comprend 18 usines, 23 laboratoires, 250 bureaux de vente. L’IBM World Trade Corp., qui est l’une des filiales d’IBM Corp., est partagée en trois zones: IBM Americas, IBM Far East et IBM Europe. Dans chacune de ces zones, on trouve les compagnies associées telles que IBM France, IBM Allemagne, etc. Dans chaque pays, un réseau commercial très structuré divise le pays en «territoires» où, partout où fonctionne du matériel IBM, trois spécialistes sont prêts à intervenir: l’ingénieur commercial (ventes), l’ingénieur technico-commercial (assistance technique), l’inspecteur (entretien et dépannage). IBM fabrique et vend une gamme très large de produits qui vont des ordinateurs de grande puissance aux fournitures de bureau, en passant par du matériel à cartes perforées classique, des unités de collecte des données, des produits spéciaux destinés aux applications militaires, à la recherche spatiale. Sa production s’est élargie aux domaines de la commutation électronique (centraux téléphoniques) et de la reproduction de documents (composeuses, copieuses). Les services, enfin, entrent pour une bonne part dans la production d’IBM; parmi ceux-ci, les «produits-programmes» et de nombreuses réalisations relatives à l’éducation, à la documentation, à l’assistance technique en général. Au milieu des années 1980, avec un chiffre d’affaires d’une cinquantaine de milliards de dollars et un résultat d’environ un dixième en moyenne, la firme est déjà depuis longtemps parmi les premières entreprises mondiales et au premier rang des sociétés d’informatique. Elle emploie en 1985 plus de 400 000 personnes; en 1914, il y avait 1 200 employés et 800 actionnaires.Pourtant, sans le savoir encore, «Big Blue» est déjà entré dans une quatrième et difficile phase de son histoire. Les années 1980 voient l’explosion d’entreprises directement ou indirectement concurrentes. Si IBM détient des positions dominantes dans le secteur des grands systèmes, il est à l’épreuve sur les marchés les plus porteurs (concurrence d’Apple ou de Compaq sur le marché des micro-ordinateurs; règne d’Intel et de nombreuses autres firmes américaines et japonaises sur celui des semi-conducteurs), quand il n’en est pas évincé (marché des logiciels, dominé par Microsoft). Dès 1981, pourtant, IBM avait lancé le personal computer (PC), mais sans s’être donné les moyens de maîtriser ce marché: Intel, pour le microprocesseur, Microsoft, pour le système d’exploitation, sont les propriétaires des licences.Le réveil est sévère au début des années 1990 qui apportent les premières pertes (1991) et les premières vagues de licenciements. La firme géante d’Armonk (État de New York) paie cher son manque de vision stratégique. Elle reste la plus grosse dans son secteur, mais le problème à résoudre est celui de la rentabilité, autrement dit de la survie.
Encyclopédie Universelle. 2012.